La Camargue
Formée par le delta du Rhône, la Camargue est une région naturelle française située au bord de la mer Méditerranée, à cheval sur les départements des Bouches-du-Rhône et du Gard. Elle forme un triangle de 150 000 hectares dont les pointes sont Arles, Le Grau-du-Roi et Fos-sur-Mer. On distingue trois parties :
- la Grande Camargue, comprise entre les deux bras du Rhône encore actif, le Grand-Rhône à l’est et le Petit-Rhône à l’ouest (Bouches-du-Rhône) ;
- la Petite Camargue ou Camargue gardoise, à l’ouest du Petit-Rhône, dans le département du Gard ;
- le Plan du Bourg à l’est du Grand-Rhône (Bouches-du-Rhône).
Zone humide, la Camargue abrite de nombreuses espèces animales et végétales. Elle est classée comme réserve de biosphère et parc naturel régional. Depuis le XIXème siècle, elle fait l’objet d’opération de maitrise de l’eau.
Les gardians
Le mot « gardian » vient du provençal et signifie littéralement « gardien ». Un gardian est le gardien d’une troupe de taureaux ou de chevaux, aussi appelée « manade » camarguaise, élevés en semi-liberté et appartenant à un manadier. Pour le Code du travail, le gardian est un ouvrier agricole. Dans le monde rural de la France du XIX ème siècle, c’est le bouvier de Camargue.
Avant le XXe siècle, les gardians ont une tenue adaptée à leur travail et à la saison. Leur outil à pied est le bâton. Une fois montés à cheval, les gardians utilisent le trident (qui figure également sur nos couteaux Le Camarguais). Avant l’époque moderne, les gardians habitaient traditionnellement une cabane en roseaux, et étaient le plus souvent chaussés de sabots.
La popularisation du terme provençal gardian est liée à la folklorisation qu’a connue ce métier au cours du XX ème siècle. Le féminin de gardian, « gardiane », désigne une cavalière posant avec le gardian sur certaines cartes postales anciennes. Le diminutif « gardianette » (francisation du provençal gardianeto) existe également.
La croix camarguaise
La croix camarguaise, que l’on retrouve dans toute la région de Nîmes, fut créée en 1926 par Hermann Paul qui la conçut et la dessina à la demande du Marquis de Baroncelli. Elle incarne les trois vertus fondamentales : la Foi, l’Espérance et la Charité. Elle est le symbole à elle seule de la « Nation camarguaise » (ou « Nation gardiane ») puisqu’elle associe symboliquement les gardians, les pêcheurs et les Saintes Maries (les trois disciples féminines de Jésus venues, selon la légende, s’établir en Camargue, dans le village qui se nomme Les-Saintes-Maries-de-la-mer).
- La croix et ses tridents de gardians expriment la foi,
- l’ancre des pêcheurs symbolise l’espérance,
- le cœur représente la charité des saintes Maries.
La croix originelle, réalisée par Joseph Barbanson, alors forgeron aux Saintes-Maries-de-la-Mer, fut fabriquée dans son atelier Place de la Révolution (l’actuelle place du Grenier à Sel). Le forgeron suggéra à son créateur d’y ajouter trois tridents des gardians, afin de symboliser encore mieux la Camargue.